Tandis que je mangeais mon petit souper solitaire (d'ailleurs assez mauvais, merci ; je suis un cancre en cuisine), que je buvais mon petit verre de vin de dépanneur, en attendant de me décider à manger mon dessert (aussi immangeable que le plat principal), je me disais que mon métier me pousse vraiment à vivre deux extrêmes.
Extrême no. 1.- Puisque ma blonde travaille à l'extérieur, je suis souvent seul pendant sept, voire dix jours, sans rencontrer ni parler à personne, si ce n'est l'employée de Postes Canada que je croise parfois quand je vais chercher mon courrier, et la caissière de la petite épicerie de Saint-Marcel quand je manque de lait.
Extrême no. 2.- Ensuite, pendant les ateliers scolaires ou les Salons du livre, à l'inverse, je rencontre et parle avec cent personnes par jour ! Par jour ! Y a de quoi avoir l'air un peu déconnecté quand les gens essaient d'établir une conversion anodine avec moi.
Finalement, cet air imbécile que je me reproche souvent s'explique : de semaine en semaine, à passer d'un extrême à l'autre, je ne m'habitue jamais tout à fait ni à l'un ni à l'autre et, dans les deux cas, j'ai toujours une mine un peu perdue.
Surtout que, pendant mes longues heures d'écriture, je m'imagine vivre 450 ans dans le passé...
Ce soir, pour me changer les idées, je vais poursuivre la lecture de
Le Vide de Patrick Sénécal. Vous l'avez lu? Ça vous replonge quelqu'un dans l'actualité d'aplomb, pas vrai ?